3 contre 1

3 contre 1

"Lire, c'est voyager ; voyager, c'est lire" - Victor Hugo

Ce mois-ci, j’ai beaucoup voyagé le soir en tournant les pages de quelques romans.

J’avoue que c’est là l’un de mes moments préférés de la journée. Quand un livre m’a happé et que je sais que je vais le retrouver avant de m’endormir, j’ai hâte !

Et très franchement, j’ai eu la main plutôt heureuse avec ma dernière « pioche » : sur 4 romans seulement 1 n’a pas réussi à me convaincre … donc « 3 contre 1 » 😉

Mais commençons sans attendre par ceux qui m’ont enthousiasmé !

D’abord les histoires de la Française Clarisse Sabard que j’avais découverte avec « La femme au manteau violet ». Alors j’ai voulu lui faire de nouveau confiance avec « Le souffle de nos rêves » et « A la lumière de nos jours », bien m’en a pris !

Est venue ensuite « La tatoueuse de Jaipur », un roman signé de l’Américaine (née en Inde), Alka Joshi.

Des histoires de femmes extra-ordinaires

Bien que ces trois histoires se passent aux quatre coins du globe, elles ont toutes un point commun : elles nous partagent la vie de femmes extra – ordinaires selon mes critères, et ceci est bien subjectif, je vous l’accorde !
Pour être plus précise, on parle de femmes qui ont décidé de prendre en mains leur destin quand tout semblait leur dire d’accepter leur sort parce que bah « c’est comme ça qu’on a toujours fait, vécu …». Le genre de réponse qui ne me satisfait pas et qui n’a pas plus convaincu ces héroïnes.
Elles quittent alors leurs racines pour tout reconstruire parfois plusieurs fois dans une vie, se relevant plus forte à chaque coup de la vie. En filigrane, ce tempérament se transmet de génération en génération au fil des intrigues.

Au final, on s’interroge pas mal sur nos racines en se demandant comment elles ont pu inconsciemment forger l’individu que nous sommes et nos parcours très personnels. Personnellement en tant que femme et immigrée soyons clair, je fais un peu « tâche » dans ma famille sur ce point (et d’autres que je vous épargnerai aujourd’hui 😂). Mes questions ont beaucoup tourné autour de : tempérament profond Vs conditionnement familial. 

Mes coups de cœur signés Clarisse Sabard

Avec Clarisse Sabard, on découvre les 1.0001 vies des héroïnes à travers le regard de leur descendance féminine dans les années 2000. Et si le sort a tendance à s’acharner sur ces femmes, en battantes, elles rebondissent à temps !

« Le souffle de nos rêves » :
Alors là, on voyage entre l’Irlande et les États-Unis. On y découvre le rêve de ces Irlandais fuyant la misère pour le rêve américain au début du XXème s. et qui finalement ont découvert les ghettos new-yorkais tenus par les mafias de ces immigrés.

« A la lumière de nos jours » :
Un voyage à travers la France, des bidonvilles parisiens (ici à Malakoff) en 1919 à la Touraine en 2013. Une intrigue qui m’a transporté dans chaque époque avec tout un mélange de sentiments : horreur, peur, bonheur. C’est un regard aussi sur la nature humaine durant les époques particulières de guerre, mais aussi d’après-guerre.

« La tatoueuse de Jaipur » , un aller simple pour l’Inde

Pour être tout à fait franche, au début je n’étais pas certaine d’accrocher avec ce roman. Pourquoi ? Parce que l’auteur américo indienne l’a truffé de mots en hindi et que pour en comprendre le sens il faut à chaque fois aller au glossaire en fin d’ouvrage (n’essayez pas de « deviner », l’hindi, ça ne se devine pas, en tout cas pour un français).
Au final, l’astuce c’est vraiment de se plonger dans l’histoire. Je ne conseille pas d’en lire 10 pages par soir, mais d’y aller franco à coup de 100 pages pour être bien dans votre flow hindi, lire de manière fluide et ainsi être transportée par l’histoire.
Mais justement, parlons de l’histoire, celle de Lakshmi, une jeune indienne qui à 17 ans a décidé de fuir son village natal pour rejoindre Jaipur et devenir une femme indépendante grâce à son talent de tatoueuse au henné. La suite est pleine de rebondissements, je vous laisse la découvrir par vous-même.

À travers cette histoire, j’ai pris de plein fouet le système de castes en Inde. Celui-là même qui condamne chaque individu dès sa naissance et rend presque impossible de sortir de sa condition. Pour moi, c’est tellement difficile à imaginer qu’en 2024 de tels systèmes féodaux perdurent. Je me suis aussi pas mal questionnée sur le présent et le futur de l’Inde. Le poids des rites, des traditions dans leur quotidien, toute cette société très codée n’est-elle pas à la fois une richesse, mais aussi un frein au développement de ce pan entier de l’humanité ?

La déception

Et enfin, clôturons avec ce dernier roman : « La fille du Reich » de Louise Fein, qui a été une déception. À tel point que, chose quasi inédite pour moi, je l’ai refermé définitivement au bout de 150 pages. Et croyez-moi, je déteste abandonner une lecture, car un peu comme un trader qui n’ose pas « couper sa position » 😫, je me dis que j’avais déjà investi trop de temps et que peut-être les choses allaient s’arranger dans les 400 pages suivantes. Ça, c’est mon côté optimiste !
Heureusement, Ulrich en trader plus aguerri m’a un peu aidé en me disant « Si vraiment tu n’accroches pas avec, referme-le ».
Alors j’ai trouvé une solution à mi-chemin en lisant 1 page toutes les 50 pages à partir de la 150e et j’ai ainsi terminé l’histoire sans y perdre de mon précieux temps.
Mais concrètement, quel était le problème de cet ouvrage ?
Déjà l’écriture, le style : j’avais l’impression de lire un truc écrit par un collégien. Je comprends bien que tout le monde n’a pas le style et la maîtrise du français comme Irène Némirovsky, mais là pour moi ça n’était pas possible. Cela vient-il du texte original (en anglais GB) ou de la traduction française ?
Ajoutez à cela des sentiments décrits sans aucune subtilité, les ficelles de l’histoire visibles à 10 kms à la ronde sur un sujet qui clairement mérite de la nuance puisqu’on est à Leipzig, Allemagne nazie entre 1933 et 1939 (officiers du Reich, juifs). Bref, je n’aime pas les raccourcis sur cette époque.
J’avoue ne pas comprendre cette note lecteur de 4,6/5 sur Amazon, mais peut-être suis-je trop exigeante ou rodée aux romans sur cette période humainement si particulière.

C’est dans la poche

Si l’un de ces romans vous tente, sachez qu’ils existent tous en format poche. Donc pour quelques euros, vous pouvez vous offrir de beaux voyages sans bouger de chez vous ! 😉✨

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